jeudi 5 janvier 2012

LE POLICIER EST HAUTEMENT SUSCEPTIBLE !

Cette histoire ahurissante m'est arrivée le 30 juin dernier. J'ai pris du temps avant de vous rapporter ce délire car il y a eu les vacances puis mon périple vers l' Allemagne. Et puis...j'ai oublié. Mais on n'arrive jamais à oublier...complètement une telle aventure ! Je vais maintenant vous consacrer quelques instants pour vous narrer cette grotesque péripétie en espérant que ma plume sera à la hauteur de l'événement :

C'est par un bel après-midi d'été, alors que le ciel clément encourageait à la ballade, que je me décidai à endosser mon équipement de cycliste pour enfourcher mon fidèle SOBOL : direction la plaine, dans un triangle dont les 3 côtés s'étendent de Camblain-l'Abbé à Hénin-Beaumont - en passant par Izel-les Esquerchin, Souchez - par Rouvroy et Vimy, et enfin Camblain par Carency et Villers-au-Bois.
Les oiseaux chantaient dans les arbustes qui bordaient la route de campagne et les blés ondulaient sous l'effet du vent léger qui venait du Sud-Est.
Je ne sais pas par quel hasard...(un signe du destin sans doute), j'ai choisi, à brûle-pourpoint, de prendre à l'envers la boucle que je pratiquais jusqu' alors en tournant à gauche au niveau de Neuvireuil pour me diriger vers Bois-Bernard puis Drocourt avant d'arriver, tête dans le guidon, sur la D40e. (je vous suggère, pour plus de compréhension, de faire un repérage sur une carte routière).
Venant donc de Drocourt, je pris à droite en direction de Hénin-Beaumont. Je roulai quelques centaines de mètres quand, stupéfaction : j'aperçus, assis de l'autre côté du fossé bordant la Départementale, dissimulé dans la haute haie, un homme en uniforme de la Police Nationale visant avec un appareil radar les véhicules roulant dans la même direction que moi. J'ai été complètement sidéré. Il n'y avait aucun véhicule de Police à proximité. L' homme était tout à fait isolé. Il y avait, à ses pieds, la boîte qui correspondait au reste de son équipement. Je n'ai pas pu continuer bien loin. Moins de 150mètres plus loin je mis pied à terre. "Ah non ! Ce n'est pas possible ! Il faut que j'aille le voir ! Ce n'est pas normal qu'on traque ainsi les automobilistes ! Bon...je ne vais pas y aller : je vais au devant de gros ennuis, peut-être...si, tant pis, j'y vais. On a bien le droit de discuter, quand même !"
Je remontai donc sur mon vélo et je traversai la chaussée à trois voies pour faire le chemin en sens inverse. Je dépassai l'endroit d'une trentaine de mètres avant de retraverser la route pour repartir en direction de l'individu. Ça bouillonnait dans ma tête. "Que vais-je lui dire ?.... Arrivé à sa hauteur...je l'ai regardé...mais... je n'ai pas osé m'arrêter ! J'ai stoppé à nouveau une cinquantaine de mètres plus loin. "Merde : je vais encore avoir des ennuis si je vais lui parler...Mais, ce fut plus fort que moi, je fis une fois encore demi-tour....et une fois encore je repassai devant l'homme en le regardant sans m'arrêter ! "Sacrebleu, je ne peux quand même pas garder ça sur le coeur ! Il est complètement embusqué, planqué comme un chasseur attendant le gibier ! J'ai déjà entendu parler, dans le passé, qu'ils devaient être installé sur le bord de la chaussée de façon à être visibles par les automobilistes ! Allez, j'y retourne".
C'est parti : je remonte sur le vélo, je refais demi-tour, je repasse devant lui de l'autre côté de la route et, une vingtaine de mètres plus loin je traverse à nouveau la chaussée pour repartir dans sa direction. Là, j'y suis. Je m'arrête juste devant lui. Il a toujours l'appareil à la main.
- "Bonjour Monsieur, vous avez vu que je suis passé devant vous trois fois déjà. J'hésitais à venir vous voir car j'ai été stupéfait de vous voir là. Enfin, je me suis dit que je pouvais venir pour discuter entre hommes avec vous : vous avez le droit de faire ça ?"
Le gars a eu l'air interloqué...
- "Mais oui, bien sûr" !
- "J'ai entendu souvent dire qu'il fallait que vous soyiez visibles par les automobilistes pour prendre les gens au radar !"
- "C'est écrit quelque part ?"
- " Je ne sais pas, mais c'est ce qui se dit depuis bien longtemps".
Sur ce il semble un peu s'énerver et me dit :
- "Vous n'allez pas me dire comment je dois faire mon travail !" me lança-t-il en se levant. (Je commençais à "baliser"....je me suis dit "Holà, ça va se gâter, il va falloir se préparer à tailler la route").
De fait, l'adjudant (ou adjudant-chef) franchit le fossé et me demanda qui j'étais !
- " Je suis un simple cycliste : je roule" !
- " Vos papiers, s'il-vous-plaît".
- "je roule à vélo : je n'emmène pas de papiers !" (je ne vais quand même pas embarquer mon baise-en-ville pour aller rouler, non ?!)
Il sortit sa carte de policier en me disant : "Je justifie de mon identité : vous devez pouvoir faire de même !"
- "Mais je ne prends jamais mes papiers quand je pars à vélo." lui dis-je.
Puis, voyant que ça tournait vinaigre, je poursuivis : "Monsieur, j'étais venu pour discuter d'homme à homme et vous sortez votre carte de police ! On peut discuter quand même ?!"
- "Vous n'avez pas à me dicter ce que je dois faire".
- "Bien, alors on arrête là, je m'en vais et puis c'est terminé".
- "Non : je vais vous dresser un procès-verbal !"
- "Ah bon ?!!!" J'étais éberlué à mon tour !!!
(Oh ! La vache ! Il était super vexé le bougre !)
- "Mais pourquoi donc ?! Laissez tomber : je vous ai dit ce que j'avais sur le coeur. Maintenant je m'en vais et puis c'est tout !"
Pendant que la discussion s'envenimait je pensais à tailler la zone mais j'étais sur grand plateau, petit pignon, les roues sur les gravillons qui bordaient la chaussée : humm...c'est pas bon ça...!
- "Non, vous restez là : je vous dresse un procès-verbal pour franchissement de la ligne continue" !
- "Quoi ?! Ah mais ça, c'est la meilleure !"
- "Oui : vous avez bien traversé à plusieurs reprises la ligne blanche continue sur votre véhicule ?!"
- "Oui, mais...quand même ! je n'ai été dangereux pour personne ! Et puis, je ne suis pas suicidaire au point de ne pas traverser sans regarder si je peux le faire sans danger !!!"
Lorsqu'il prit son téléphone pour appeler ses collègues, j'en profitai pour monter sur la pédale sur laquelle mon pied était encore accroché. Pas trop rapide pour engager le deuxième pied sur la calle pour filer vite fait...pas assez rapide même : je n'ai eu le temps que de faire deux mètres avant qu'il ne me rattrape en saisissant la selle du vélo : j'étais fait comme un rat !!!
- "Allo :...oui...venez, j'ai un procès-verbal à dresser pour un cycliste : franchissement de la ligne blanche continue..."
Il voulait que je lui donne le numéro de téléphone de mon domicile pour que l'on confirme mon identité !
- "Non mais, ce que je vous dis c'est la vérité" ! (je refusai.)
Bref : Je lui donnai mon nom,et mon adresse. Il téléphona je ne sais où pour procéder aux vérifications nécessaires pour établir mon identité. Dix minutes plus tard la voiture de Police arrivait avec deux quidam à bord :
-"Il en faut du monde pour un p'tit gars comme moi, un cycliste peinard, pas dangereux du tout ! ", dis-je au policier qui était resté avec moi pendant l'établissement du P.V. auquel s'affairaient, dans la voiture, l'adjudant et un jeune policier.
-" Pendant ce temps, les voleurs peuvent agir comme bon leur semble : il y a quelques jours, un ancien collègue de la Banque de France me racontait que deux pavillons avaient été cambriolés dans sa résidence de Acheville (un village situé à quelques kilomètres de là). Et vous êtes trois pour me coller un P.V. ! C'est quand même un peu fort !"
Bref : j'avais beau vociférer :l'affaire était entendue. Il a fallu 15mn pour que l'Adjudant réapparaisse :
- "Vous reconnaissez les faits ? (patati,patata)...Vous avez une amende de 90€, etc....pas de retrait de point sur votre permis..."
- "Il ne manquerait plus que ça !", lui dis-je !
-"Au revoir", Monsieur !
- "J'espère bien ne plus jamais vous revoir !" lui rétorquai-je !
Alors voilà : Mon premier P.V. à vélo ! J'aurais été plus fier si j'avais été arrêté pour un dépassement de la vitesse autorisée à 50km/h et, finalement, j'ai trouvé que 90€ ce n'était pas trop cher payé pour me soulager en disant à cet olibrius ma façon de penser ! 
N.B. : Sur le P.V. : Marque du véhicule : SOBOL !!!
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Merci de laisser un commentaire pour me donner votre sentiment sur cette "entourloupe" !

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